J’ai confirmé cette semaine mon inscription au Marathon de Montréal 2025, qui aura lieu en septembre prochain. Je me suis engagée à courir 42.2 km, dans presque un an d’ici. Même si je cours régulièrement depuis seulement six mois. Même si courir une telle distance me fait drôlement peur.
J’aurai alors 42 ans. C’est un hasard, mais je trouvais ça cute, l’idée de courir 42.2 km pour la première fois, l’année de mes 42 ans, avec ma soeur jumelle.
Contrairement à mon habitude, j’ai essayé de ne pas réfléchir trop longtemps avant de prendre cette décision. Comme j’ai tâché de ne pas trop questionner la décision de lancer cette page Substack. C’est ma thématique du moment, prendre des décisions sans les suranalyser, agir, et m’engager à les tenir.
C’est que j’ai l’habitude de faire tout le contraire. Mon mode par défaut: réfléchir, analyser, tergiverser, questionner, reporter les décisions à plus tard, attendre de voir…
J’ai réalisé en mijotant là-dessus cette semaine, que derrière ce malheureux pattern, se cachaient une peur de l’engagement et de l’abandon.
Au fond de moi, cette idée que les choses que j’aime et qui me font le plus de bien me seront sûrement enlevées, alors aussi bien les abandonner en premier…
Il faut savoir que j’ai passé toute ma vie adulte à répéter, à chaque mois de janvier: “Cette année, c’est l’année où je deviens en forme pour vrai!”. J’ai essayé mille fois, et abandonné aussi souvent.
J’avais décidé de courir un marathon pour mes 30 ans. Je m’étais inscrite, et j’avais abandonné après quelques semaines d’entraînement. La vie, les sorties, le travail, le manque de temps, les excuses.
Si je m’engage à nouveau, est-ce que je m’abandonnerai encore? Si ce n’est pas ma tête qui abandonne, est-ce que ce sera mon corps qui ne voudra pas suivre? Ou bien peut-être la vie ou un Dieu malveillant quelconque m’enlèvera ma passion de la course à pied, pour me punir de je-ne-sais-quoi?
J’ai pensé à tous les projets que j’ai voulu faire et que je n’ai jamais réalisés. J’ai vu le pattern se perpétuer de mille façons.
Je me suis inscrite à un marathon qui aura lieu dans un an, et derrière cet engagement en apparence banale, je contemple une peur de l’abandon qui se répare doucement.
Je n’abandonnerai pas cette fois-ci.
Je ne m'abandonnerai pas cette fois-ci.
Comme je n’abandonnerai pas cet objectif d’écriture que je me suis fixé la semaine dernière.
Aller au gym, courir, changer de carrière, arrêter de boire, manger mieux, travailler moins, avoir une pratique artistique, voyager plus. Toutes les choses qui nous rapprochent d’une version plus heureuse et plus vivante de nous. Généralement celles qu’on finit par abandonner pour revenir à nos vieilles bonnes pantoufles.
Je touche du bois, mais l’année 2024 est l’année où je n’ai rien abandonné encore. Neuf mois d’engagements continus envers moi-même. J’ai arrêté l’alcool, j’ai adopté une alimentation végane, je me suis mise à la course, au vélo et à la musculation, j’ai commencé à écrire. À chaque petite décision, à chaque action répétée, la confiance qui se solidifie, la peur de m’abandonner qui se dissout.
Je suis convaincue qu’on n’échappe pas à ce qui est vraiment pour nous. Je suis persuadée que tout ce qui compte vraiment reviendra toujours, de toute façon, jusqu’à ce qu’on soit prêt à le choisir (à se choisir), finalement.
Je contemple deux autres décisions -plus importantes, celles-ci- en ce moment. J’observe mes résistances à me commettre. J’hésite encore.
J’en parlerai sûrement ici, quand j’aurai vaincu les derniers démons et que je me serai engagée.
Sur ce, je vous souhaite une merveilleuse semaine, avec peut-être, de petites actions, des micro-engagements envers vous-même, et les choses qui vous font le plus de bien.