Il reste 28 jours à 2024.
C’est toujours à ce moment de l’année, à peu près en même temps que les premières neiges, que je ressens le besoin de commencer à faire un retour sur mon année.
C’est habituellement le moment où je réalise que je n’ai pas accompli les choses que je voulais faire au 1er janvier, en me demandant où se sont envolés les derniers mois, et en me disant qu’il faudrait faire mieux l’an prochain.
Mais pas cette année.
Pour la première fois, je regarde le chemin parcouru en onze mois, et même si ma vie est loin d’être extraordinaire dans les faits, j’ai l’impression d’avoir vécu la plus importante des transformations.
À chaque fin d’année, quand on se réunit pour les Fêtes, ma famille et moi prenons le temps de choisir chacun un mot qui servira à donner une intention à notre année.
Autour de la table, après le repas, on ressort d’abord les mots de janvier dernier, et on fait le bilan de comment notre intention a teinté (ou non) notre année. Est-ce que notre mot était juste, finalement? Qu’est-ce qu’on a vécu et appris? Un autre mot aurait-il été plus approprié pour décrire les douze derniers mois?
Puis, ma mère sort un bout de papier et un crayon, on fait un tour de table, et elle note les nouveaux mots de chacun pour l’année qui vient. Certains ont déjà choisi leur mot depuis quelques semaines, d’autres n’ont aucune idée sur quel mot s’arrêter. J’aime généralement me laisser inspirer par le moment. J’essaie de ne pas y penser d’avance, et de laisser venir à moi ce qui se présente intuitivement.
Tour à tour, on statue sur un mot (ou deux, ou trois), qu’on prend soin de noter et qui servira à donner une direction et une intention aux douze mois qui viendront.
Mon mot de l’année 2024 était “mouvement”.
Je l’avais choisi à ce moment-là parce que la maison était en vente depuis quelques mois, sans que rien ne se passe, et je voulais bouger. Je me sentais coincée dans une énergie stagnante et j’avais besoin que ça change.
Je ne savais pas que la maison se vendrait quelques semaines plus tard, oui, mais aussi que je me retrouverais à errer d’un pied à terre à l’autre, à la recherche d’un chez-moi que je ne trouverais jamais.
J’ai déménagé d’endroit six fois en l’espace de huit mois, sans compter les innombrables aller-retours à l’entrepôt où mes choses étaient (et sont encore) entreposées. J’ai trimballé mes biens essentiels et mon chien, de mars à septembre, le coeur comme boussole, à la recherche d’un endroit où je me sentirais chez moi. Sans jamais le trouver.
C’est le grand thème de ma vie, chercher ma maison.
Chercher cet endroit physique avec quatre murs que je pourrai appeler ma maison, où je pourrai enfin m’installer pour de bon, où je me sentirai enfin vraiment “chez moi”. La chose la plus banale pour certains, la quête d’une vie en ce qui me concerne.
Chercher ma maison vient aussi main dans la main avec chercher ma place sur cette planète. M’y sentir bien et en sécurité, savoir pourquoi je suis ici et faire ce que je suis venue y faire.
J’ai vécu toute ma vie avec cette question incessante et ce feeling à l’intérieur qui ne me quittaient jamais; qu’est-ce que je suis venue faire ici et pourquoi ai-je cette impression désagréable de me sentir outsider partout où je vais?
À l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai toujours pas trouvé ma maison, dans tous les sens du terme. Je viens d’apprendre que je devrai peut-être quitter prématurément l’endroit où je loge présentement.
Mouvement.
“Be careful what you wish for”, qu’on dit.
Le sport ne m’avait même pas effleuré l’esprit, quand j’ai choisi mon mot, à la fin décembre dernier. Je n’avais aucune idée que je me mettrais à m’entraîner régulièrement dans les semaines qui viendraient. Je ne savais pas que je renouerais avec la course à pied, ni que je participerais à mon deuxième demi-marathon à vie. Je ne savais pas que j’aurais la piqûre au point de vouloir courir mon premier marathon l’an prochain. Encore moins avoir envie de m’initier au triathlon et faire un Demi-Ironman.
Le mouvement m’aura apporté le plus difficile comme le plus beau.
Je regarde 2024 se terminer et je la trouve assez chaotique, avec le recul, mon année. Mais dans cet apparent chaos, dans ce flot de mouvement qui semble aller n’importe où et nulle part, je sais qu’il y a une direction. Je le sens, et je lui fais confiance, en tous cas.
Dans cette année de grands mouvements, j’ai trouvé la force, le courage, la discipline, la résilience et la paix. C’est dans les qualités qu’on incarne, plus que dans les accomplissements, que se trouvent les vraies victoires.
J’ai beaucoup aimé ce texte! 🫶 Trouver sa place dans ce monde c’est le parcours d’une vie je crois. Continue d’écrire, j’adore te lire! ☺️
J'adore ton texte une fois de plus ;)
quelle belle habitude nous avons pris en famille, de choisir notre mot de l'année, j'ai hâte de faire la rétrospection de 2024 et de découvrir nos intentions pour 2025.
Merci à la famille pour ça xxx